Métiers d'Autrefois
Chaudronnier
Le chaudronnier était un fabricant de chaudrons, qui vendait également des ustensiles ménagers.
Cet artisan travaillait principalement avec des objets en cuivre ou en tôle, en relief ou estampillé, ainsi que du bronze et de la fonte. Il travaillait avec du cuivre chauffé au rouge, le frappant sur l'enclume. Le chaudronnier avait une clientèle variée. Il a été appelé à sceller des trous dans des bateaux percés. Il fabriqua des lanternes, des bénitiers, des lanternes de procession et des encensoirs pour l'église. Au 19e siècle et au début du 20e siècle, il entretenait les grandes casseroles des fromageries, des crémeries et des fabricants de sucre. Cependant, la plupart des clients du chaudronnier étaient des habitants réguliers de la ville. Il assemblait les feux en plaques, de monter les tuyaux de chauffage, de même que façonner et fixer les tôles l'isolation au-dessous et autour des poêles. Aux 17e et 18e siècles en particulier, il fabriqua également des bassinoires servant à réchauffer les lits et les braseros utilisés pour chauffer et transporter les cendres incandescentes. C'était aussi un spécialiste de la réparation du soufflet. Le chaudronnier était l'une des 7 principales professions en Nouvelle-France relatives à la ferronnerie, les autres étant le serrurier, le forgeron, le ferblantier, l'armurier, le taillandier et l'arquebusier.
« Chaudronier Auvergnat », gravure de 1737 par Anne Claude de Caylus
Ferblantier
Le ferblantier fabriquait des outils et des ustensiles, souvent des articles ménagers tels que des casseroles et des poêles, utilisant du fer recouvert d’une fine couche d’étain (fer-blanc). Il savait également réparer les ustensiles en tôle d'acier. Cela le différenciait du chaudronnier qui travaillait principalement avec le cuivre ou le bronze.
Plusieurs étaient aussi ferblantiers itinérants, allant de village en village ou de porte en porte, vendant leurs marchandises. Le ferblantier portait un sac à dos, soutenu par des harnais en cuir. Sur une de ses épaules, il équilibrait une longue tige de fer sur laquelle étaient suspendus ses produits: moules à gâteaux et à bougies, entonnoirs, théières, tasses, pots, etc.
Par la fin du 19e siècle, le ferblantier itinérant améliora son moyen de transport, passant de la marche à un véhicule tiré par un cheval, ce qui lui permit de transporter de plus gros morceaux. Au lieu d'une tige de métal en équilibre sur une épaule pour présenter ses marchandises, il les suspendait tout autour de son véhicule, créant ainsi un vacarme à son arrivée en ville. Un gros véhicule permettait également au ferblantier de transporter les outils dont il avait besoin pour fabriquer de plus petites pièces sur place ou pour réparer des pièces existantes.
Chandelier
Avant l'avènement de l'électricité, les chandelles et bougies étaient une source essentielle de lumière.
Elles étaient le seul moyen d'éclairer sa maison ou son lieu de travail. Le rôle du chandelier dans la société était indispensable.
En français, le métier de chandelier portait deux noms différents, en fonction de la substance utilisée pour fabriquer la chandelle. Un « chandelier » fabriquait et vendait des chandelles produites avec du suif, la substance obtenue en faisant fondre de la graisse animale (des moutons ou des bœufs). Le « cirier » fabriquait et vendait des bougies produites avec de la cire d'abeille. Certains ciriers produisaient également de la cire pour lettres et sceaux, vendue aux entreprises et aux autorités coloniales. Un autre terme utilisé en français était « ciergier » (le cierge étant une bougie utilisée dans les églises). Traditionnellement, la « chandelle » était faite de suif, alors que la « bougie » était faite de cire.
Si le chandelier produisait des chandelles à partir de suif, il l'obtenait normalement auprès des bouchers locaux (ou le récupérait auprès des ménagères). Un mélange de suif de mouton et de bœuf était recommandé, bien que le porc puisse également être utilisé (mais c'était l'option la plus nauséabonde). Le suif pouvait être stocké pendant de longues périodes sans réfrigération, tant qu'il était conservé dans un récipient scellé pour éviter l'oxydation. Leur plus gros inconvénient était l'odeur désagréable qu'elles dégageaient, due à la glycérine contenue dans le suif. La lumière produite était rougeâtre et elles pouvaient être enfumées. Mais la lumière était assez brillante pour coudre ou lire, et, quand les jours étaient beaucoup plus courts, prendre un repas.
La cire d'abeille était obtenue des apiculteurs, qui la récoltaient et la purifiaient. La cire d'abeille ne gâchait pas; elle pouvait également être chauffée et réutilisée. Les bougies de cire étaient principalement utilisées dans les églises et par les classes supérieures de la société. Elles étaient réputées de meilleure qualité que les chandelles de suif : elles brillaient plus fort, brûlaient plus lentement et ne dégageaient aucune mauvaise odeur. Cependant, elles étaient plus chères en raison de la quantité énorme de cire nécessaire pour fabriquer une seule bougie.
Le métier de chandelier s'estompa vers la fin du XVIIIe siècle avec l'arrivée des lampes à l'huile et à gaz.
Charron
Le charron fabriquait, réparait, peinturait et décorait des carrioles, charrettes, brouettes ou tout autre véhicule avec des roues, soit pour le travail ou le loisir. La plupart des roues étaient en bois ou en fer. En France, le charron a aussi été appelé « embatteur de roues », « rodier » ou « royer ».
Au cœur du métier de charron était sa maîtrise de la roue, sa taille dépendant du type de véhicule sur lequel elle serait fixée. Le charron fabriquait les roues en construisant d’abord le moyeu (appelé la nef), les rayons et la jante en les assemblant à partir du centre de la roue vers l’extérieur. Le cerclage était réalisé par forge et cintrage. Cette opération consistait généralement à enfermer la roue dans un bandage en fer, placé à chaud au rouge sur le bois de la périphérie circulaire. Le fer se contracterait alors en se refroidissant à température ambiante, le rétrécissement assurant le serrage de toutes les pièces assemblées. La roue devait être suffisamment solide pour supporter une lourde charge, mais surtout, être capable de résister aux surfaces inégales et rugueuses. Le métier de charron a pratiquement disparu dans les années 1950 avec l'avènement des pneus en caoutchouc.
Chasseur de rats
Le chasseur de rats était chargé d’attraper la vermine ou les ravageurs dans une ville. Il est l’ancêtre de l’exterminateur moderne. Dans l'Europe médiévale, les rats et les souris étaient responsables de la propagation de maladies et d'épidémies, telles que la peste. À une époque où les gens n’avaient ni réfrigérateurs ni congélateurs, la vermine menaçait également la nourriture d’un foyer. Les rats noirs en particulier vivaient parmi les habitants de la ville, pénétraient les maisons en bois et se cachaient dans la paille où dormaient les plus pauvres.
En raison des dangers posés par la vermine, le chasseur de rats était en fait une position respectée et très importante dans la société. Cependant, c’était un métier difficile, les chasseurs de rats étant obligés de se rendre dans des endroits sales et insalubres et de manipuler des rats et des souris potentiellement atteints de maladies ou enragés.
Les chasseurs de rats tentaient d'attraper eux-mêmes la vermine ou utilisaient des animaux dressés pour les chasser et les tuer. Ils pouvaient aussi utiliser des pièges à rats. En France, les chasseurs de rats se promenaient dans les rues de la ville accompagnés de chats en cages et d'un bâton auquel pendaient 2 ou 3 rats morts, tout en criant «Mort aux rats!».
Fromager
Le fromager transformait le lait en fromage et/ou vendait du fromage. Il travaillait pour une entreprise ou à son compte, achetant du lait auprès d'agriculteurs voisins. Au début, les fromagers utilisaient l'estomac (et d'autres organes semblables) de veau ou de mouton pour entreposer et transporter le lait. Les températures chaudes et la présure naturelle présente dans la muqueuse de l'estomac faisaient cailler le lait, produisant des grains de fromage. Ces grains étaient égouttés et salés pour être conservés. Le fromager était également connu sous le nom de « crémier ».
« Travail de la tomme par un fromager d'Auvergne », dessin d’environ 1873 par Navellie
Crieur public
Le crieur public était une personne avec une voix particulièrement forte qui criait les avis publics provenant d'autorités ou d'individus, parfois précédé d'un « oyé, oyé, oyé! » (signifiant « écoutez ! »). Ses annonces étaient généralement faites le dimanche devant l'église, où le plus grand nombre de personnes avait tendance à se rassembler. Il se promenait dans les rues et sonnait une cloche (ou utilisait un autre instrument bruyant tel qu'un tambour ou une trompette) avant de crier fort les ordonnances du seigneur, les ordres du capitaine de la milice, d'autres nouvelles d'intérêt public ou des objets à vendre. Les services du crieur public étaient essentiels, car la plupart des gens ne savaient pas comment lire un journal ni les avis affichés. C'était le seul moyen pour eux de se tenir au courant ou de se familiariser avec les nouveaux règlements.